Publishingplatform for digital magazines, interactive publications and online catalogs. Convert documents to beautiful publications and share them worldwide. Title: Lecomte - La "Marseillaise" (Déc 1939), Author: RDN - La revue du débat stratégique, Length: 10 pages, Published: 2017-02-13 Hommageshistoriques, personnalités locales, grands absents Comment Marseille nomme ses rues Règles et particularités locales, personnalités promues ou oubliées, voies disparues, nous vous Alorsque Kiev a annoncé l’évacuation de près de 300 combattants ukrainiens, qui étaient retranchés dans l’aciérie Azovstal, Moscou indique qu’ils se Vay Tiền Nhanh. Les supporters de foot anglais vont mettre de côté les rivalités historiques et chanter l'hymne national français avant le match amical entre les deux pays à Wembley ce mardi, quelques jours après les attentats de Paris. Les grands écrans du célèbre stade londonien afficheront les paroles de "La Marseillaise", qui étaient aussi imprimées ce mardi au dos des tabloïds The Sun et The Daily Mirror, habituellement bastions du patriotisme footballistique. "Chantez pour la France", a ainsi demandé le Sun à ses lecteurs. L'équipe de France disputait un match amical contre l'Allemagne au stade de France vendredi lorsque trois kamikazes se sont fait exploser aux abords du bâtiment, tuant un passant. D'autres attaques dans le centre de la capitale française ont fait au moins 128 autres victimes, dont Asta Diakite, la cousine du milieu de terrain français Lassana Diarra, qui sera présent pour le match amical mardi soir. Les deux fédérations de football ont décidé de maintenir le match, qui sera entouré d'un dispositif de sécurité sans précédent. Des troupes d'élite du SAS Special Air Service seront déployées parmi la foule et soldats seront mobilisés, croit savoir le Sun. Le prince William, qui est président d'honneur de la Fédération anglaise de football FA, n'était pas censé assister au match mais a changé d'avis en "solidarité avec le peuple français". Les bars du stade fermeront cinq minutes avant le coup d'envoi pour inciter les spectateurs à respecter l'hommage aux victimes des attentats. Une minute de silence sera observée, les capitaines des deux équipes, Wayne Rooney et Hugo Lloris, déposeront des fleurs et "La Marseillaise" sera entonnée. L'arche géante surplombant le stade restera quant à elle parée de bleu-blanc-rouge et les écrans du stade afficheront la devise française "Liberté, Égalité, Fraternité". Le CICR entretient un dialogue avec les porteurs d'armes et les groupes d'influence afin que les règles du droit international humanitaires soient connues et comprises. Didier Revol/CICRMême la guerre a des règles. Qu'est-ce que cela veut dire ?Cela veut dire qu'on ne peut pas attaquer des civils ; qu'on doit limiter autant que possible les effets des opérations militaires sur les femmes et les enfants, ainsi que sur les autres catégories de civils ; qu'il faut traiter les détenus humainement et ne pas torturer des droit international humanitaire, c'est quoi ?Le droit international humanitaire DIH est un ensemble de règles qui, pour des raisons humanitaires, vise à atténuer les effets des conflits armés. Il protège les personnes qui ne participent pas, ou ne participent plus, aux combats telles que les civils, le personnel médical, les travailleurs humanitaires, les blessés, les malades, les soldats naufragés, les prisonniers de guerre ou les autres détenus et restreint le choix des moyens et méthodes de guerre par exemple, l'utilisation de certaines armes. Le DIH est également appelé droit de la guerre » ou droit des conflits armés ».Le DIH est constitué de traités les principaux étant les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels et du droit international le DIH s'applique-t-il ?Le DIH s'applique uniquement aux situations de conflit armé. Hormis quelques cas nécessitant une mise en œuvre en temps de paix par exemple pour l'adoption d'une législation, l'enseignement ou la formation en matière de DIH, le DIH ne s'applique pas en dehors des conflits DIH prévoit deux régimes de protection l'un pour les conflits armés internationaux et l'autre pour les conflits armés non internationaux. Les premiers sont des conflits armés entre deux États ou plus. Les seconds opposent soit des forces armées gouvernementales à un ou plusieurs groupes armés non étatiques, soit différents de ces groupes entre eux. Les règles qui s'appliquent dépendent de la qualification de la situation en tant que conflit armé international ou non règles du DIH continuent de protéger les victimes des conflits armés même après la fin des hostilités détenus ou personnes portées disparues, par exemple.Qui est tenu de respecter le DIH ?Le DIH est universel toutes les parties engagées dans un conflit ont l'obligation de respecter le DIH, que ce soit les forces gouvernementales ou des groupes armés non Conventions de Genève, qui constituent l'élément central du DIH, ont été ratifiées par les 196 États de la planète, ce qui en fait un ensemble de règles universel. Rares sont les traités internationaux à faire une telle unanimité. Elles sont complétées par les deux Protocoles additionnels de 1977, dont le premier régit les conflits armés internationaux et le second les conflits armés non internationaux, ainsi que par le troisième Protocole additionnel de 2005, qui porte création de l'emblème du cristal rouge venant s'ajouter à ceux de la croix rouge et du croissant rouge. Aujourd'hui, le Protocole additionnel I compte 174 États parties, tandis que le Protocole additionnel II et le Protocole additionnel III en ont 169 et 79, côtés des traités, le droit coutumier permet de combler les lacunes pouvant apparaître lorsque les traités ne sont pas applicables ou lorsque le droit conventionnel est moins élaboré, comme dans le cas des conflits armés non internationaux. Les règles coutumières ont force contraignante pour toutes les parties à un conflit sont les prisonniers de guerre ?En bref, les prisonniers de guerre sont les combattants qui sont tombés au pouvoir de l'ennemi lors d'un conflit armé international. Les combattants peuvent être des membres des forces armées régulières, ainsi que des milices, des volontaires ou d'autres groupes de ce type s'ils appartiennent à une partie au conflit et remplissent certaines conditions. Un petit nombre de non-combattants – médecins, journalistes, fournisseurs et membres d'équipage civils, ont également droit au statut de prisonnier de guerre lorsqu'ils sont affiliés aux forces armées ou ont une permission spéciale pour les accompagner. Les civils qui prennent spontanément les armes lors d'une levée en masse peuvent également être considérés comme des prisonniers de guerre. Le statut de prisonnier de guerre est régi par la troisième Convention de Genève et le Protocole additionnel quel type de traitement les prisonniers de guerre ont-ils droit ?Pendant toute la durée de leur internement, les prisonniers de guerre doivent être traités humainement en toutes circonstances. Le DIH les protège contre tout acte de violence ou d'intimidation, contre les insultes et la curiosité publique. Le DIH définit aussi les conditions minimales d'internement des prisonniers de guerre, notamment en ce qui concerne le logement, l'alimentation, l'habillement, l'hygiène et les soins prisonniers de guerre ne peuvent pas être poursuivis pour avoir pris part directement aux hostilités, mais ils peuvent être poursuivis pour d'éventuels crimes de guerre. Leur internement n'est pas une forme de sanction, mais vise seulement à les empêcher de continuer à participer au conflit. Les prisonniers de guerre doivent être libérés et rapatriés sans délai dès la fin des hostilités les conflits armés internationaux, le CICR a le droit de visiter les prisonniers de guerre afin de s'assurer que leur traitement et les conditions de leur détention sont conformes au est-il des civils privés de liberté ? Le DIH les protège-t-il ?Durant un conflit armé, des civils peuvent aussi être privés de leur liberté. Le DIH n'autorise l'internement de civils protégés que s'il est absolument nécessaire pour la sécurité de la partie qui les détient. L'internement ne peut jamais être utilisé comme une forme de punition. De ce fait, les internés doivent être remis en liberté dès que les raisons motivant leur internement cessent d' personnes doivent être informées des raisons de leur internement et doivent pouvoir contester la décision de les interner. Le DIH définit également des normes minimales touchant les conditions de détention, sur des questions telles que le logement, l'alimentation, l'habillement, l'hygiène et les soins médicaux. Les personnes civiles internées ont le droit d'échanger des nouvelles avec leur internés civils doivent être traités avec humanité en toutes circonstances. Le DIH les protège contre tout acte de violence ou d'intimidation, contre les insultes et la curiosité publique. Ils ont droit au respect de leur vie, de leur dignité, de leurs droits personnels et de leurs convictions politiques, religieuses et les conflits armés internationaux, le CICR a le droit de visiter les civils internés afin de s'assurer que leur traitement et les conditions de leur détention sont conformes au protection le DIH offre-t-il aux blessés, aux malades et aux naufragés ?Les blessés et les malades s'entendent des personnes, militaires ou civiles, qui, en temps de conflit armé, ont besoin de soins médicaux et ne prennent pas part aux hostilités. Tous les blessés, malades ou naufragés, quelle que soit la partie à laquelle ils appartiennent, doivent être respectés et blessés et les malades doivent être respectés et protégés en toutes circonstances. Cela signifie qu'ils ne doivent pas être attaqués, tués ou maltraités, et que les parties doivent prendre des mesures pour leur porter secours et les protéger. Les parties au conflit doivent prendre toutes les mesures possibles pour rechercher et recueillir les blessés et les malades. L'idée générale est que les parties au conflit doivent également prodiguer les meilleurs soins dans les meilleurs délais possibles. Seules des raisons médicales peuvent justifier d'établir des priorités de les conflits armés internationaux, le traitement des blessés, des malades et des naufragés est largement défini dans les première, deuxième et quatrième Conventions de Genève, le Protocole additionnel I ainsi que dans les règles coutumières. Pour ce qui est des conflits armés non internationaux, il faut se référer à l'article 3 commun, au Protocole additionnel II et aux règles doivent faire les parties à un conflit armé à l'égard des personnes portées disparues ? Et à l'égard des morts ?Selon le DIH, les parties à un conflit armé doivent prévenir les disparitions et empêcher que des personnes soient séparées de leurs proches. Si des personnes sont portées disparues, les parties au conflit doivent s'efforcer de faire la lumière sur leur sort et communiquer avec les communication est essentielle pour prévenir les disparitions et éviter que des personnes soient séparées de leur famille. Aussi le DIH exige-t-il des parties à un conflit armé qu'elles enregistrent les personnes privées de liberté et leur permettent de correspondre avec leur famille. Elles doivent également enregistrer toutes les informations disponibles concernant les morts et veiller à ce que la gestion des restes humains se fasse dans la dignité. Durant les conflits armés internationaux, les parties doivent aussi faire appel à leurs Bureaux nationaux de renseignements pour collecter des informations sur toutes les personnes protégées, mortes ou en vie, qui se trouvent en leur pouvoir, et transmettre ces informations à l'Agence centrale de parties à un conflit armé doivent prendre toutes les mesures possibles pour rendre compte des personnes portées disparues, des personnes séparées de leurs familles et des personnes décédées, fournir les informations dont elles disposent aux membres de leurs familles et faciliter le rétablissement des liens familiaux. Elles doivent notamment rechercher, récupérer et évacuer les morts et faciliter la restitution des restes humains aux familles qui en font la obligations imposées par le DIH concernant les personnes disparues subsistent même après la fin du se passe-t-il en cas d'occupation ? Quelles protections s'appliquent-elles ?Selon le DIH, l'occupation est une forme de conflit armé international. Il y a occupation lorsque le territoire d'un État est effectivement placé sous l'autorité d'une armée hostile. L'occupation ne s'étend qu'aux territoires où cette autorité est établie et en mesure de s'exercer. Lorsqu'un État consent à la présence de troupes étrangères, il n'y a pas d' plus des protections générales accordées à la population civile, les civils vivant dans un territoire occupé ont droit à une protection spécifique visant à prévenir les abus qui pourraient être commis par la puissance occupante. Ces protections sont définies à la Section III de la IVe Convention de Genève et dans le Règlement de La Haye de 1907, ainsi que dans les règles du droit manière générale, le droit de l'occupation cherche à trouver un équilibre entre les besoins de la puissance occupante en termes de sécurité d'une part, et les intérêts de la puissance évincée et de la population locale de l'autre. Parmi ses responsabilités, la puissance occupante doit notamment veiller à assurer la gestion des biens publics, le fonctionnement des établissements scolaires, l'existence et l'administration des services médicaux, en autorisant si nécessaire la conduite d'opérations de secours et en permettant aux organisations humanitaires impartiales, telles que le CICR, de mener leurs activités. En retour, la puissance occupante bénéficie également de certains droits, qui peuvent prendre la forme de mesures de contraintes imposées à la population locale si les circonstances l' dit le DIH à propos des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays ?Les réfugiés sont des personnes qui ont franchi une frontière internationale parce qu'elles craignaient avec raison d'être persécutées dans leur pays d'origine. Il y a beaucoup de raisons différentes qui poussent les gens à fuir et font d'eux des réfugiés, certaines pouvant être liées à un conflit armé. Le DIH protège les réfugiés en particulier lorsqu'ils se trouvent sur un territoire en proie à un conflit armé. Outre les protections générales accordées à la population civile, les réfugiés ont droit à certaines protections spécifiques dans les conflits armés personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays n'ont pas franchi de frontière internationale, mais ont dû elles aussi s'enfuir de chez elles. Les déplacés internes bénéficient des protections générales accordées à tous les civils. En outre, des règles spécifiques du DIH exigent qu'en cas de déplacement, toutes les mesures possibles soient prises pour les accueillir dans des conditions satisfaisantes de logement, d'hygiène, de salubrité, de sécurité et d'alimentation et pour que les membres d'une même famille ne soient pas séparés les uns des sont dûment respectées, les règles du DIH peuvent également contribuer à prévenir les déplacements, par exemple en interdisant d'affamer la population civile et de détruire les objets indispensables à sa survie. Le DIH interdit les déplacements forcés, sauf si la sécurité des civils ou des raisons militaires impératives l'exigent..Comment le DIH protège-t-il les femmes ?Dans les conflits armés, les femmes peuvent être des victimes, des combattantes, des spectatrices aussi bien que des actrices d'influence. Elles bénéficient des protections générales accordées à la population civile ou aux combattants, en fonction de leur statut. Le DIH interdit toute discrimination fondée sur le sexe ou le femmes sont également exposées à des risques en raison des contraintes qui leur sont imposées, et sont touchées de manière disproportionnée par certains types de violence, dont les violences sexuelles. Le DIH prend ces risques en compte, notamment en prohibant le viol, la prostitution forcée ou toute forme d'attentat à la pudeur contre toute personne. Violer ces interdits peut constituer un crime de DIH prévoit en outre un régime spécial pour les prisonniers de guerre et les internés civils de sexe féminin, ainsi que pour les femmes enceintes. Leurs besoins spécifiques en termes de protection, de santé et d'assistance doivent être respectés. Par exemple, les femmes, les hommes, les garçons et les filles d'âges et de milieux différents peuvent avoir des besoins médicaux différents et être exposés à des risques différents empêchant une égalité de traitement. Il est important de prendre en compte les points de vue des femmes et des hommes d'âges et d'horizons le DIH protège-t-il les enfants ?Les enfants sont particulièrement vulnérables dans les conflits armés. Leurs besoins dépendent également de facteurs tels que le sexe, le statut socioéconomique et le plus de la protection générale que le DIH leur accorde en tant que civils, les enfants bénéficient également de protections spéciales. Ils doivent ainsi jouir d'un accès à la nourriture et à des soins de santé adaptés à leur âge, et des mesures doivent être prises pour faciliter leur accès continu à l' DIH interdit également le recrutement d'enfants dans les forces armées ou les groupes armés, et les parties ne doivent pas les autoriser à prendre part aux hostilités. L'âge de l'enrôlement volontaire et obligatoire légal dépend des traités auxquels un État est partie. La plupart des États sont ainsi parties au Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés, qui fixe à 18 ans l'âge du recrutement obligatoire et de la participation directe aux hostilités. Cet instrument donne également le droit aux enfants recrutés illégalement de bénéficier d'une assistance pour leur rétablissement physique et psychologique et leur réinsertion États ont souscrit aux Engagements et Principes de Paris relatifs aux enfants associés aux forces armées et aux groupes armés, qui fournissent des orientations supplémentaires sur le traitement et la réinsertion des enfants recrutés DIH protège-t-il les personnes handicapées ?Oui. Bien entendu, lorsqu'elles sont des civils ou des personnes hors de combat, les personnes handicapées bénéficient de toutes les protections générales prévues par le DIH. En outre, dès 1949, les rédacteurs des Conventions de Genève ont reconnu que les personnes handicapées avaient besoin d'une protection spécifique pendant les conflits armés. En vertu du DIH, les parties aux conflits armés doivent accorder un respect et une protection particuliers aux personnes handicapées, notamment s'agissant des règles en matière d'internement, ainsi que pour l'évacuation des zones assiégées ou conception contemporaine du DIH et des droits des personnes handicapées met en évidence les besoins et les obstacles particuliers auxquels ces personnes peuvent être confrontées, ainsi que les risques spécifiques auxquels elles sont exposées en cas de conflit armé. Lesdits obstacles et risques devraient également être pris en compte dans l'interprétation des règles du DIH relatives à la conduite à tenir envers les civils, notamment l'obligation de prendre les précautions pratiquement DIH contient-il des règles sur la torture ?Oui. Les actes de torture et autres formes de mauvais traitements sont formellement interdits, partout et en tout temps. Le DIH et le droit international des droits de l'homme DIDH se complètent pour offrir un ensemble de règles détaillées pour la prévention et la répression des actes de torture et autres formes de mauvais traitements. Les États s'entendent sur le fait qu'il n'existe aucune excuse justifiant le recours à la torture. Les souffrances qu'engendre sa pratique peuvent causer des troubles profonds et parfois irréversibles chez les personnes qui en sont sont les grands principes qui gouvernent la conduite des hostilités ?Les règles du DIH sur la conduite des hostilités visent à trouver un équilibre entre nécessité militaire et humanité, en cherchant principalement à protéger les civils des attaques et des effets des principe de distinctionLes parties à un conflit armé doivent en tout temps faire la distinction entre la population civile et les combattants ainsi qu'entre les biens de caractère civil et les objectifs militaires et, par conséquent, ne diriger leurs opérations que contre des objectifs militaires ». Le DIH interdit les attaques dirigées contre des civils, ainsi que les attaques indiscriminées, à savoir celles qui frappent sans distinction des objectifs militaires et des civils ou des biens de caractère principe de proportionnalitéLe DIH interdit les attaques dont on peut attendre qu'elles causent incidemment des dommages dans la population civile qui seraient excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu. Dans la conduite des hostilités, il est souvent inévitable de causer des dommages accidentels aux civils et aux biens de caractère civil. Toutefois, le DIH limite l'étendue des dommages collatéraux admissibles en précisant comment la nécessité militaire et les considérations d'humanité doivent être mises en balance dans de telles principe de précautionLes opérations militaires doivent être conduites en veillant constamment à épargner la population civile, les personnes civiles et les biens de caractère civil. Toutes les précautions possibles doivent être prises en vue d'éviter et, en tout cas, de réduire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractère civil qui pourraient être causés incidemment. Étant donné le risque important de préjudices causés aux civils chaque fois que l'armée lance une attaque, le DIH impose des obligations détaillées à ceux qui planifient, décident ou exécutent les attaques. Il exige aussi que les parties à un conflit protègent les civils et les biens de caractère civil sous leur contrôle contre les effets des spécialePlusieurs types de personnes et de biens bénéficient d'une protection expresse supplémentaire. Par exemple, des précautions particulières doivent être prises afin d'éviter la libération de forces dangereuses et les pertes sévères qui en résulteraient dans la population civile si les barrages, les digues, les centrales nucléaires et les autres installations situées à proximité étaient attaqués. Des restrictions encore plus strictes sont imposées lorsque le premier Protocole additionnel de 1977 s' protection spécifique est également accordée au personnel médical et aux structures de santé, au personnel et aux activités humanitaires, à l'environnement, aux biens indispensables à la survie de la population civile et aux biens culturels..Les civils qui prennent les armes perdent-ils leur protection contre les attaques directes en vertu du DIH ?Cela DIH définit les civils comme toutes les personnes qui ne sont ni des membres des forces armées étatiques, ni des membres d'un groupe armé organisé ayant une fonction permanente de combat, ni des participants à une levée en personnes civiles sont protégées contre les attaques directes, sauf si elles participent directement aux hostilités et pendant la durée de cette participation. Les parties à un conflit armé doivent prendre toutes les précautions possibles pour déterminer si une personne est un civil et, si tel est le cas, si elle participe directement aux hostilités. En cas de doute, la personne en question doit être présumée être un civil et protégée contre les attaques protéger la population civile, les combattants – et toute personne participant directement aux hostilités – doivent se distinguer des civils dans toutes les opérations militaires en arborant des signes reconnaissables et en portant ouvertement les CICR a publié un Guide interprétatif qui offre des recommandations en vue de l'interprétation des dispositions du DIH relatives à la notion de participation directe aux parties à un conflit peuvent-elles utiliser n'importe quel type d'armement pour attaquer ou se défendre ?Non, elles ne le peuvent le début, le DIH a tenté de limiter les effets des conflits armés. À cette fin, le DIH impose des limites au choix des armes, des moyens et des méthodes de guerre en édictant des règles générales et des règles spécifiques limitant ou interdisant l'utilisation de certaines armes qui causent des dommages règles générales qui restreignent le choix des armes, des moyens et des méthodes de guerre comprennent l'interdiction des armes de nature à frapper sans discrimination, ainsi que les principes et règles gouvernant la conduite des hostilités, qui protègent essentiellement les civils, et l'interdiction des armes de nature à causer des maux superflus, qui protège également les les années 1860, les États ont convenu d'interdire ou de limiter l'emploi de certaines armes en raison de leur coût humain, potentiel ou réel. Ont notamment été prohibés les balles explosives ou expansives 1868, les balles qui s'épanouissent ou s'aplatissent facilement dans le corps humain 1899, les poisons et gaz asphyxiants 1925, les armes biologiques 1972, les armes chimiques 1993, les éclats non localisables 1980, les armes à laser aveuglantes 1995, les mines antipersonnel 1997, les armes à sous-munitions 2008, les armes nucléaires 2017. Ont également été imposées des limitations concernant l'utilisation des armes incendiaires 1980, des mines terrestres antipersonnel et antivéhicule, des pièges et autres dispositifs 1980 et 1996, ainsi que des obligations relatives aux restes explosifs de guerre 2003. Bon nombre de ces armes sont aujourd'hui également interdites en vertu du droit les armes, même celles qui ne sont pas expressément réglementées, doivent respecter les règles générales du DIH concernant la conduite des hostilités. Dans la mise au point ou l'acquisition d'une nouvelle arme, les États ont l'obligation de procéder à un examen juridique pour déterminer si l'emploi en serait interdit, dans certaines circonstances ou en toutes circonstances, par le droit et surtout, il faut se demander si l'utilisation d'armes, de moyens ou de méthodes de guerre est conforme aux principes de l'humanité et aux exigences de la conscience le CICR demande-t-il aux parties aux conflits d'éviter l'emploi d'armes explosives à large rayon d'impact en milieu urbain ?Les armes explosives à large rayon d'impact bombes et missiles de gros calibre, systèmes d'artillerie et mortiers non guidés, lance-roquettes multitubes, par exemple, lorsqu'elles sont utilisées dans des zones urbaines ou d'autres zones habitées, ont de graves conséquences humanitaires, même lorsqu'elles sont dirigées contre des objectifs militaires. Ne sont pas seulement en cause les effets directs de cette utilisation décès et blessés parmi les civils, destruction de biens de caractère civil, mais aussi les retombées indirectes perturbation des services essentiels causée par l'endommagement ou la destruction d'infrastructures essentielles, par exemple.Compte tenu de leur puissance explosive ou de leur manque de précision, et de la probabilité que leurs effets s'étendent bien au-delà de la cible, il est très délicat d'utiliser de telles armes dans des zones habitées dans le respect du DIH. Les armes explosives à large rayon d'impact sont inadaptées à un emploi dans les zones 2011, le CICR appelle les États et toutes les parties à des conflits armés à éviter d'utiliser ces armes explosives lourdes dans les zones urbaines et autres zones habitées, compte tenu de la forte probabilité qu'elles aient des effets indiscriminés et malgré l'absence de toute interdiction juridique expresse portant sur certains types d'armes spécifiques. Cet appel a également été lancé par le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans son ensemble, le Secrétaire général des Nations Unies et plusieurs États et organisations internationales et de la société d'autres termes, il ne faudrait pas utiliser des armes explosives à large rayon d'impact dans des zones peuplées, à moins de prendre des mesures suffisantes pour limiter l'étendue de leurs effets et les risques de dommages qui en découlent pour les civils. Ces mesures, sous forme d'orientations et de bonnes pratiques, devraient être mises en place bien avant les opérations militaires et systématiquement appliquées lorsque les hostilités sont menées dans des zones en savoir plus, regardez notre vidéo et les rapports publiés est-il des transferts d'armes aux parties à un conflit armé ?La disponibilité généralisée et les transferts d'armes et de munitions insuffisamment réglementés ou contrôlés ont un lourd coût humain. Cette situation facilite les violations du DIH, entrave l'acheminement de l'aide humanitaire, contribue à prolonger la durée des conflits armés et à maintenir des niveaux élevés d'insécurité et de violence même après leur États doivent s'abstenir de transférer des armes s'il existe un risque manifeste que celles-ci soient utilisées pour violer le États qui fournissent des armes à une partie à un conflit armé doivent faire tout ce qui est raisonnablement en leur pouvoir pour s'assurer que le destinataire des armes respecte le DIH, par exemple en prenant des mesures d'atténuation des risques, en assortissant les livraisons d'armes de conditions ou en les suspendant, ou encore en annulant les livraisons outre, les États parties au Traité sur le commerce des armes doivent évaluer, avant d'autoriser une exportation, si le destinataire est susceptible d'utiliser les armes, les munitions ou les pièces et composants fournis pour commettre ou faciliter une violation grave du DIH ou du droit des droits de l'homme. S'il existe un risque prépondérant que cela se produise, l'exportation ne doit pas être le DIH, un État ne devient pas partie à un conflit armé au seul motif qu'il fournit des armes ou des équipements militaires à un un établissement hospitalier ou scolaire est utilisé par des forces armées comme base pour lancer des attaques ou entreposer des armes, cela en fait-il un objectif militaire légitime ?Le droit de la guerre interdit les attaques directes contre des biens civils comme les écoles. Il interdit également les attaques directes contre les hôpitaux et le personnel médical, qui sont expressément protégés par le DIH. Cela dit, un établissement hospitalier ou scolaire peut devenir une cible militaire légitime s'il contribue à des opérations militaires spécifiques de l'ennemi et si sa destruction offre un avantage militaire certain à l'attaquant. En cas de doute, ces établissements ne peuvent être hôpitaux ne perdent leur protection que dans certaines circonstances – par exemple si un hôpital est utilisé comme base pour lancer une attaque, comme dépôt d'armes ou pour cacher des soldats/combattants en bonne santé. Il y a aussi des conditions préalables. Pour qu'une partie à un conflit puisse répondre à ces actes par une attaque, elle doit d'abord donner un avertissement, assorti d'un délai, et l'autre partie doit avoir ignoré cet États ont souscrit à la Déclaration et aux lignes directrices sur la sécurité dans les écoles, qui visent à réduire l'utilisation des écoles à des fins devrait-on s'inquiéter des attaques contre les biens culturels dans les conflits armés ?Les monuments historiques, les œuvres d'art et les sites archéologiques – désignés sous le nom de biens culturels – sont protégés par le DIH. Les attaques perpétrées contre les biens culturels vont bien au-delà de la destruction de constructions matérielles. Elles constituent des attaques contre notre histoire, notre dignité et notre droit de la guerre impose aux parties à un conflit armé de protéger et de respecter les biens culturels. Selon le DIH, attaquer des biens culturels ou utiliser ces biens à des fins militaires est interdit, sauf en cas de nécessité militaire impérative. Par ailleurs, les parties à un conflit ne peuvent saisir, détruire ou délibérément endommager des biens culturels, et elles doivent faire cesser les vols et les pillages de biens culturels, ainsi que tout acte de vandalisme à l'égard desdits DIH protège-t-il l'environnement des effets des opérations militaires ?Oui. L'environnement naturel est de caractère civil. Par conséquent, toute partie de l'environnement naturel qui n'est pas un objectif militaire est protégée en vertu des principes généraux et des règles sur la conduite des hostilités qui protègent les biens civils. Cela signifie qu'il est interdit aux parties de lancer une attaque contre un objectif militaire dont on peut attendre qu'elle cause des dommages excessifs à l'environnement. Dans la conduite des opérations militaires, toutes les précautions pratiquement possibles doivent être prises en vue d'éviter et, en tout cas, de réduire au minimum, les dommages qui pourraient être causés incidemment à l'environnement. L'absence de certitude scientifique quant aux effets sur l'environnement de certaines opérations militaires n'exonère pas une partie au conflit de son devoir de prendre de telles outre, le DIH accorde à l'environnement naturel des protections spécifiques dans certaines circonstances. Il s'agit notamment de tenir dûment compte de la protection et de la préservation de l'environnement naturel dans le choix des moyens et des méthodes de guerre, et d'interdire l'usage de méthodes ou de moyens de guerre qui sont conçus pour causer, ou dont on peut attendre qu'ils causent, des dommages étendus, durables et graves à l'environnement naturel. Violer cette interdiction peut constituer un crime de destruction de l'environnement naturel ne peut être employée comme une en savoir plus, voir la publication du CICR intitulée Guidelines on the Protection of the Natural Environment in Armed Conflict Lignes directrices sur la protection de l'environnement naturel dans les conflits armés, en anglais. Quelles règles s'appliquent-elles aux sièges ?Les sièges ont souvent de graves conséquences pour un grand nombre de civils. Le DIH prévoit des règles importantes en vue de protéger la population est essentiel que les civils soient autorisés à évacuer une zone assiégée. Ni la force assiégeante ni la force assiégée ne peuvent les forcer à rester contre leur gré. Les sièges doivent être dirigés exclusivement contre des forces armées ennemies et attaquer ou abattre des civils qui s'échappent d'une zone assiégée est formellement ailleurs, les parties doivent se conformer à toutes les règles régissant la conduite des faut veiller constamment à épargner les civils lorsqu'une ville est assiégée ou que des objectifs militaires sont attaqués dans la zone assiégée. Toutes les précautions possibles doivent être prises en vue d'éviter et, en tout cas, de réduire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractère civil qui pourraient être causés incidemment. Le DIH interdit également d'utiliser la famine comme méthode de guerre contre la population le même temps, bien que des évacuations temporaires puissent être nécessaires, et même légalement requises, les sièges ne doivent pas être utilisés pour contraindre les civils à quitter définitivement une zone. Si des civils sont déplacés parce qu'ils s'échappent ou sont évacués d'une zone assiégée, toutes les mesures possibles doivent être prises pour s'assurer que ces personnes disposent d'un abri adéquat, ont accès à une nourriture suffisante, à des installations d'hygiène et à des soins de santé, qu'elles sont protégées y compris contre la violence sexuelle et sexiste et que les membres d'une même famille ne sont pas en savoir plus, voir notre Rapport 2019 sur le droit international humanitaire et les défis posés par les conflits armés contemporains, pages 23 à cyberguerre est-elle soumise à des règles ?Oui. Les cyberopérations menées pendant un conflit armé sont soumises aux règles et aux principes établis du DIH – elles ne s'inscrivent pas dans un vide juridique » ou une zone grise ».La préoccupation du CICR est que les cyberopérations militaires, qui font désormais partie des conflits armés contemporains, peuvent perturber le fonctionnement des infrastructures essentielles, les interventions d'urgence et l'action humanitaire, ainsi que d'autres services indispensables pour la population DIH limite les cyberopérations pendant les conflits armés, de même qu'il limite l'emploi de tout autre type d'arme, de moyen et de méthode de guerre dans un conflit armé, qu'il soit nouveau ou ancien. En particulier, les infrastructures civiles sont protégées contre les cyberattaques par les règles et principes existants du DIH, notamment les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans l'attaque. De plus, l'utilisation, dans les conflits armés, de cyberoutils qui se diffusent et qui causent des dommages sans discrimination est DIH impose-t-il des limites aux opérations psychologiques ou d'information ?Les opérations psychologiques ou d'information font depuis longtemps partie des conflits armés. Toutefois, avec l'évolution rapide des technologies de l'information et de la communication qui s'opère actuellement, l'ampleur, la vitesse et la portée des opérations d'information ou des opérations psychologiques ont considérablement CICR est préoccupé par l'utilisation d'opérations psychologiques ou d'information pour semer la confusion ou causer du tort, pour répandre la peur et la terreur parmi la population, ou pour inciter à la DIH interdit certains types d'opérations psychologiques ou d'information pendant les conflits armés menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile, propagande tendant à des engagements volontaires de personnes protégées dans des territoires occupés ou, plus généralement, encouragement à commettre des violations du DIH. Les opérations d'information doivent également satisfaire à l'obligation de respecter et de protéger des catégories spécifiques d'acteurs tels que le personnel médical et le personnel de secours sont les dangers associés aux armes autonomes ?Les armes autonomes sélectionnent des cibles et exercent la force contre elles sans intervention humaine. Il en résulte que l'utilisateur ne choisit pas de manière spécifique l'objet humain ou matériel de la frappe. Compte tenu de la difficulté à prévoir et à limiter leurs effets, l'utilisation de ces armes pose des risques pour les civils, des défis quant au respect du DIH et suscite des préoccupations éthiques fondamentales pour la CICR a exhorté les États à adopter de nouvelles règles juridiquement contraignantes interdisant les armes autonomes imprévisibles et celles qui ciblent des êtres humains, et à limiter strictement la mise au point et l'utilisation de tous les autres systèmes d'armes en savoir plus, voir la position du CICR sur les systèmes d'armes humanitaire aux populations qui ont besoin d'aide revêt-il un caractère inconditionnel ?Bien que les règles pertinentes varient légèrement en fonction de la nature du conflit conflit armé international sans occupation, occupation ou conflit armé non international, on dira pour simplifier que le cadre formé par le DIH régissant l'accès humanitaire est constitué de quatre niveaux » il incombe à chaque partie à un conflit armé de répondre aux besoins essentiels de la population qui est sous son les organisations humanitaires impartiales ont le droit d'offrir leurs services pour des activités humanitaires, en particulier lorsque les besoins essentiels de la population ne sont pas les activités humanitaires impartiales menées en situation de conflit armé sont généralement subordonnées au consentement des parties au conflit, lequel ne doit toutefois pas être refusé de manière quatrièmement, une fois que des actions de secours humanitaires impartiales ont été convenues, les parties au conflit armé et les États non parties au conflit doivent autoriser et faciliter le passage rapide et sans encombre des secours. Ils peuvent exercer un droit de contrôle pour vérifier que l'aide acheminée est bien ce qu'elle prétend en savoir plus, voir la publication intitulée Questions/réponses du CICR et lexique sur l'accès est le point de vue du CICR sur les corridors et les pauses humanitaires ?Les corridors ou couloirs humanitaires » sont utilisés par le personnel humanitaire, par exemple pour acheminer des secours aux victimes d'hostilités ou leur offrir un lieu de passage sûr. Si le DIH est muet sur cette notion, les règles du DIH régissant l'accès et les activités humanitaires mentionnées ci-dessus fournissent un cadre de référence. Par ailleurs, les parties sont tenues d'évacuer la population civile de la zone des combats, de rapatrier les blessés et les malades, de transférer les morts et, sauf si leur protection l'exige ou en cas de nécessité militaire impérative, elles doivent permettre aux civils de quitter le initiative qui donne aux civils un peu de répit face à la violence et leur permet de rejoindre volontairement des zones plus sûres est la bienvenue. Les corridors humanitaires doivent être bien planifiés, bien coordonnés et mis en œuvre avec le consentement de toutes les parties au conflit. Par définition, ils ont cependant une portée géographique limitée et ne constituent donc pas une solution idéale. Les parties engagées dans les combats doivent s'assurer que toutes les mesures et précautions nécessaires sont prises pour protéger les civils et pour que l'aide atteigne ceux qui en ont pause humanitaire est une suspension temporaire des hostilités à des fins purement humanitaires, convenue entre les parties au conflit. Elle est généralement prévue pour une période et une zone expressions pause humanitaire » et corridor humanitaire » ne sont pas des termes techniques consacrés par le DIH. Il existe néanmoins des règles importantes du DIH qui peuvent encadrer les discussions relatives aux pauses et aux corridors humanitaires. Les parties à tous les conflits armés peuvent conclure des accords visant à améliorer la situation des personnes touchées par le conflit et doivent être guidées par les règles relatives à l'accès dit le DIH au sujet de la sécurité alimentaire ?L'insécurité alimentaire aiguë est une préoccupation récurrente dans les conflits. Le DIH comporte des règles importantes qui peuvent empêcher une situation de se transformer en une crise alimentaire d'une extrême gravité. Ainsi, les parties au conflit ont l'obligation de répondre aux besoins essentiels de la population qui est sous leur contrôle. De plus, le DIH interdit expressément d'utiliser la famine contre les civils comme méthode de guerre, la violation de cette interdiction étant susceptible de constituer un crime de outre, les biens indispensables à la survie de la population civile, tels que les denrées alimentaires, les zones agricoles, les récoltes, le bétail, les installations et réserves d'eau potable et les ouvrages d'irrigation, bénéficient d'une protection spéciale. Ils ne doivent pas être attaqués, détruits, enlevés ou mis hors d'usage de toute autre même, le respect d'autres règles du DIH peut jouer un rôle important dans la prévention de l'insécurité alimentaire, comme la protection de l'environnement, la limitation des sièges et l'accès aux secours se passe-t-il si un État ou des particuliers violent le DIH ?Un aspect essentiel de la limitation des effets des conflits armés est le respect des règles. Le DIH exige des parties à un conflit qu'elles préviennent et répriment les violations graves du DIH, et qu'elles suppriment les autres État responsable de violations du DIH doit réparer intégralement les pertes ou les dommages qu'il a causés. De leur côté, les individus responsables de crimes de guerre doivent être recherchés, faire l'objet d'une enquête et être poursuivis. Les États peuvent faire appliquer les règles par le biais de leurs systèmes juridiques nationaux, des voies diplomatiques ou des mécanismes internationaux de règlement des crimes de guerre peuvent faire l'objet d'enquêtes et de poursuites par tout État ou, dans certaines circonstances, par un tribunal international. Les Nations unies peuvent également prendre des mesures pour faire respecter le droit international humanitaire. Par exemple, le Conseil de sécurité peut contraindre les États à respecter leurs obligations ou créer un tribunal chargé d'enquêter sur les crime de guerre, c'est quoi ?Les violations graves du DIH sont considérées comme des crimes de guerre. Les États doivent enquêter sur les crimes de guerre commis par leurs ressortissants ou par leurs forces armées ou sur leur territoire et, si cela est possible, poursuivre les suspects. Les États ont également le droit d'enquêter sur d'autres personnes pour crimes de guerre devant leurs tribunaux nationaux, indépendamment de la nationalité de l'auteur ou de l'endroit où les violations ont été commises compétence universelle.Le DIH tient les individus responsables des crimes de guerre qu'ils commettent eux-mêmes ou qu'ils ordonnent de commettre. À cet égard, le DIH est complété par le droit pénal international, qui définit différents modes de responsabilité pénale crimes de guerre s'appliquent à tous les conflits armés, tandis que d'autres sont spécifiques aux conflits armés internationaux. Dans les conflits armés internationaux, certains crimes de guerre sont également appelés infractions graves et donnent lieu à des obligations supplémentaires pour les exemple, les actes suivants constitueraient des crimes de guerre dans tous les conflits armés - le fait de prendre délibérément pour cible des civils qui ne participent pas directement aux hostilités ;- le pillage ;- la prise d'otages ;- attaquer des objets religieux ou culturels, pour autant qu'ils ne soient pas des objectifs militaires ;- la torture et les autres formes de traitements inhumains ;- le recrutement d'enfants ;- le viol et les autres formes de violence CICR ne participe en aucune façon au recueil d'éléments de preuve ou aux poursuites contre les crimes de guerre et ne peut être contraint par les tribunaux de témoigner dans un est en charge de répondre aux violations du DIH ?La responsabilité de prévenir et de punir les violations du DIH incombe principalement aux États. Le DIH exige des États qu'ils enquêtent sur les violations graves et, le cas échéant, qu'ils poursuivent les suspects. Cela signifie que des mesures appropriées doivent avoir été prises pour mettre en œuvre la répression pénale des violations du DIH dans le droit pénal interne d'un État. Le service consultatif du CICR sur le DIH est disponible, sur demande, pour soutenir les États dans ce processus. En complément des enquêtes et des procès nationaux, les mécanismes d'enquête ou de justice pénale établis au niveau international, y compris la Cour pénale internationale CPI, peuvent favoriser un plus grand respect du DIH en garantissant que les crimes les plus graves ne restent pas impunis. Le CICR a soutenu les États dans leur travail de création de la CPI et considère que celle-ci est un outil important contre l' CICR participe-t-il à des enquêtes sur les crimes de guerre ?Le CICR applique de longue date une pratique claire de non-intervention dans les procédures judiciaires et de non-divulgation des informations dont il prend connaissance dans l'exercice de ses activités. Le fait de participer à des enquêtes ou à des procédures judiciaires pourrait sérieusement compromettre les efforts qu'il déploie pour gagner la confiance de toutes les parties à un conflit armé et, en définitive, remettre en cause son accès aux personnes qui en ont sa qualité de gardien du DIH, le CICR reconnaît toutefois que les enquêtes et les poursuites sont fondamentales pour prévenir l'impunité, améliorer le respect du droit et atténuer les souffrances des victimes de conflits armés. Pour autant, sa mission unique serait profondément remise en question s'il prenait part à ces processus importants. Les belligérants seraient en effet susceptibles de refuser ou de restreindre son accès aux zones de conflit actif, aux prisons et à d'autres lieux de détention si elles craignaient qu'un délégué du CICR ne recueille des preuves en vue de futures poursuites à d'éventuelles violations du DIH, le CICR a donc pour règle générale de communiquer personnellement ses constatations aux parties au conflit. Étant confidentielles, ces conversations sont propices à un dialogue franc et sans détour. Pour autant, confidentialité ne rime pas avec silence ou consentement. L'approche privilégiée par le CICR consiste donc à faire part de ses renseignements et de ses constatations sur des violations présumées du DIH directement à la partie responsable. Cette pratique est ancrée dans sa profonde connaissance du terrain et a déjà démontré son vos constatations à la Cour pénale internationale CPI ?Les informations que nous recueillons ne sont pas et ne seront jamais transmises à qui que ce soit d'autre, y compris la CPI. Celle-ci a reconnu dans son Règlement de procédure et de preuve que le CICR jouit du privilège de non-divulgation et que les membres de son personnel ne peuvent pas être cités comme témoins dans les procédures de la Cour. Cela ne signifie pas que nous laissons ces problèmes sans réponse. Simplement, nous les abordons directement avec les parties au conflit, et non pas de façon conjointe ou peut utiliser les emblèmes de la croix rouge, du croissant rouge et du cristal rouge, et à quelles fins ?Les emblèmes de la croix rouge, du croissant rouge et du cristal rouge peuvent être utilisés à deux fins l'emblème peut être utilisé pour montrer que certaines personnes ou certains biens sont protégés en vertu du DIH en tant que personnels de santé ou structures médicales usage à titre protecteur. Les médecins militaires et le personnel médical civil, ainsi que les moyens de transport sanitaires et les structures médicales, sont autorisés à utiliser l'emblème l'emblème indique qu'une personne ou un objet a un lien avec le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, c'est-à-dire avec une Société nationale, le CICR ou la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge abrégé IFRC » en anglais. Il s'agit de l'usage de l'emblème à titre indicatif. Le CICR et la Fédération internationale peuvent utiliser l'emblème simultanément à titre protecteur et à titre indicatif dans toutes leurs activités est utilisé à des fins de protection, l'emblème est de grandes dimensions. Il n'est composé que de la croix rouge, du croissant rouge ou du cristal rouge, sans ajout écrit. Utilisé à titre indicatif, l'emblème est de petite taille, accolé au nom de la composante qui en fait l'usage ICRC/CICR, IFRC ou nom de la Société nationale.Toute utilisation de l'emblème par une entité non autorisée ou à d'autres fins que celles mentionnées ci-dessus constitue un usage abusif. Tous les États parties aux Conventions de Genève doivent empêcher ce type d'utilisations et prendre des mesures pour y remédier le cas règles strictes visent à susciter la confiance des parties à un conflit armé en l'usage de l'emblème, afin qu'elles n'attaquent pas les personnes ou les biens qui l'arborent conformément aux règles ni n'entravent leurs activités médicales ou ne pas multiplier l'usage de l'emblème ou encourager la création ou l'emploi de signes d'exception ?Le DIH protège la population civile et les biens de caractère civil en raison même de leur nature civile. Multiplier les emblèmes ou en élargir l'usage pourrait se révéler contre-productif, car cela laisserait supposer qu'un individu ou un objet n'est protégé que s'il l'arbore. Or la protection des civils et des biens de caractère civil en vertu du DIH doit demeurer indépendante de la présence de l' personnels de santé, les structures médicales et les véhicules sanitaires sont également protégés par le DIH, qu'ils affichent ou non l'emblème la protection à laquelle ils ont droit est liée à leur fonction de nature exclusivement médicale. L'emblème n'est qu'un signe extérieur de protection, il n'est pas un facteur de protection. Les unités sanitaires sont donc protégées d'un point de vue légal, qu'elles portent ou non l'emblème. Il n'est nullement obligatoire de l'arborer en toutes circonstances, et certaines parties à un conflit choisissent de ne pas le faire. Cela se justifie tout particulièrement lorsqu'elles font face à un ennemi qui prend systématiquement pour cibles les unités sanitaires qui affichent l' vidéo sur les règles de base du droit de la guerre Vous avez d'autres questions ? Tweetez-nous sur ICRC_fr avec le hashtag ConventionsdeGenèveLes civils doivent être la loi. Révolution et République semblent former l'un de ces vieux couples que l'on aime à classer parmi les fameuses exceptions françaises. Faut-il considérer à présent que cet itinéraire commun est entré, au gré d'un bicentenaire éludé et des bouleversements de l'ordre du monde, dans les limbes d'un passé révolu ? Révolutionnaires et République, depuis 1789 jusqu’à nos jours voilà un thème qui pourrait paraître rebattu, et en tout cas qui ne m’est pas indifférent, tel que je l’ai abordé dans La passion de la République 1992 puis dans 1789, l’héritage et la mémoire 2007. Qu’est-ce qui est passé de mode, la République ou les Révolutions, jusqu’à leur nouvelle explosion controversée depuis 2011 ? Les deux dira-t-on. La Révolution est ou était terminée et François Furet avait gagné, les républiques faisaient piètre France, c’était comme la fin d’un vieux couple, d’un de ces mariages mal assortis quoiqu’assez durables bien que fondés sur un malentendu. Maurice Agulhon, sans méchanceté mais avec l’humour discret qui le caractérise, l’avait illustré par la citation d’une bavure » municipale à Andernos en Gironde célébrant sur son monument la République née le 21 septembre 1789 » [au lieu du 21 septembre 1792, ndlr.] ! Quelle erreur inexcusable pour des contemporains de Jules Ferry que ce court-circuit chronologique… mais combien révélatrice d’une culture politique de la Troisième République, qui associait jusqu’à les confondre les deux notions Révolution et d’abord le temps de la Révolution de 1789-93, nous savons bien que cette symbiose n’allait pas de soi. En 1789, l’idée même de République n’était pas à l’ordre du jour. Jean-Paul Marat, le seul ou presque qui dans Les chaînes de l’esclavage en ait appelé dès les années 1770 aux feux de la sédition » et à la subversion violente ne présentait pas la République comme une panacée. D’autres non plus même s’ils ont laissé échapper le mot de Révolution, comme Jean-Jacques Rousseau Nous vivons le temps des Révolutions ». Car pour les observateurs ou les penseurs des Lumières finissantes, les républiques contemporaines c’était Venise, vieille oligarchie décrépite, les Pays-Bas ou les Cantons suisses, au pouvoir contesté d’élites fermées. Certes, à ce tableau dissuasif y avait-il deux échappées qui redonnaient au mot de République valeur d’idéal ou d’espoir une dans le passé, l’autre dans un présent encore incertain. Dans le passé, c’était la République romaine, cette référence antique dont tous ou presque sont alors imprégnés, référence morale et politique à des valeurs plus encore qu’à des institutions anciennes. Dans le présent un présent que maniant volontairement l’anachronisme je me risquerai à comparer au regard interrogatif que nous portons aujourd'hui sur les Révolutions arabes se déroulaient les épisodes que nous nous sommes accoutumés à désigner comme les Révolutions atlantiques. Soit bien sûr, au premier rang, la guerre d’indépendance des treize colonies américaines, qui devait donner naissance à la République des États-Unis, dont il n’est pas question de sous-estimer l’ Révolution épouse la RépubliqueLe thème de l’entrée en République étant réservé à une autre contribution, je me contenterai donc de quelques rappels, sur la période qui va de la fin de l’Ancien Régime à 1791. Condorcet écrit qu’ une constitution républicaine est la meilleure de toutes », et Brissot s’est référé à l’exemple américain dès 1787 mais pour conclure Je ne crois pas les Français encore dignes d’un tel régime ». Pour Marat, un roi soliveau reste encore un moindre mal. Ce sont des isolés comme Lavicomterie qui proclame Je suis républicain et j’écris contre les rois » Du peuple et des rois. Et l’on m’a fait découvrir récemment, en me demandant de préfacer l’édition de son journal, l’utopie singulière d’Anacharsis Cloots, rêve de la République universelle – jusqu’à l’Oural du moins, avec Paris comme est incontestable que dans cette montée de l’idée républicaine, c’est la tentative et l’échec de la fuite du roi à Varennes en juin 1791 qui a fait office de catalyseur. Même si tout un courant de révision critique du déroulement de la Révolution, sous la conduite de François Furet, a voulu un temps s’interroger sur les chances potentielles d’une monarchie constitutionnelle à l’anglaise dans la France de la fin du siècle, c’est le monarque lui-même, mais aussi cette autre France de la Contre-révolution qui est son appui, qui a scié la branche qui le le caractère initial d’une revendication en creux » de la République qui passe par celle de la déchéance royale, même si, de Montpellier vient l’appel Faites de la France une République, ouvrez les fastes du monde et vous n’y trouverez rien de pareil… ». Mais Paris n’est pas en reste même si la campagne menée par les Cordeliers n’est suivie qu’avec réticence par les Jacobins, notamment par leur leader écouté Robespierre On m’a accusé d’être républicain on m’a fait trop d’honneur, je ne le suis pas. ». Pusillanimité dont les détracteurs de l’Incorruptible se régalent, mais qui peut s’éclairer à la lumière des arrière-pensées ambiguës de ceux qui animent le moment républicain » du printemps 1791 ainsi Condorcet qui assure que s’il se fait une République par Révolution, si le peuple se soulève contre la cour les suites en seront terribles… ». Pour lui l’occasion est à saisir d’une transition sans violence, et c’est cet esprit qui explique l’engagement de futurs Girondins » dans cette campagne, en conjonction momentanée avec l’avant-garde des Cordeliers [extrême-gauche extraparlementaire].L’épreuve de force a été le massacre du Champ de Mars, le 17 juillet 1791, où les représentants des forces conservatrices – Lafayette et Bailly symboliquement associés – ont noyé dans le sang cette tentative républicaine prématurée. Par-delà le silence apparent de la séquence d’une année, de juillet 1791 au printemps 1792, où les difficultés de l’Assemblée législative illustrent l’ultime fiasco de la monarchie constitutionnelle, sur fond d’une entrée en guerre qui attise les passions, cependant que se creuse le fossé entre la montée du mouvement populaire hostile à la royauté et la politique incertaine puis la compromission de l’élite modérée des brissotins, ou rolandins [bientôt Girondins »] avec le souverain qu’ils protègent encore. Au 10 août 1792, c’est du peuple en armes et non de l’Assemblée qu’est venue la décision, la mise à bas de la monarchie et l’appel à une pourrait continuer à discuter sur le caractère apparemment furtif de l’entrée officielle en République, un mot que la classe politique hésite à prononcer, et que Billaud Varenne introduit le 22 septembre en même temps que la symbolique qui fait de la République une femme appuyée d’une main sur un faisceau et tenant de l’autre une lance surmontée du bonnet de la liberté », je préfère pour clore le débat m’abriter sous l’égide de Jaurès, porte-voix le plus éloquent, Et voici que la République était devant eux, soudain réelle, immense, portant en elle toute la force rude du peuple enfin éveillé ».L’union République-Révolution est-elle indissolublement assurée en septembre 1792, confortée par la victoire de Valmy qui, en ces jours, lui confère l’appoint de la mobilisation patriotique ? Pour certains cela va de soi et j’aime à citer ce clubiste de Lorient, Charles Le Poitevin qui écrit le 22 frimaire an II Il est donc vrai de dire que la République est le véritable état de l’homme puisqu’il est né pour vivre en société et que la République le conserve dans son état primitif et naturel, je veux dire celui de la liberté, de l’égalité et de la quoi Saint-Just objecte brutalement mais lucidement \ J’entends dire à beaucoup de gens qu’ils ont fait la Révolution. Ils se trompent, elle est l’ouvrage du peuple. Mais savez-vous ce qu’il faut dire aujourd'hui et qui n’appartient qu’au législateur lui-même ? C’est la République… ».Impératif que l’Assemblée s’efforcera de combler, sur fond de guerre extérieure et intérieure et d’un conflit politique exacerbé entre Girondins et Montagnards, bientôt perdu par les premiers pour avoir été incapables d’assumer la maîtrise d’un conflit qu’ils avaient contribué à faire naître. La Constitution de 1793, ratifiée par le vote populaire du mois d’août, monument fondateur des institutions de la République naissante, on le sait, ne sera jamais appliquée. Les circonstances ont imposé momentanément une autre démarche, pour la défense du Salut public. Doit-on y voir une macule originelle illustrant l’impossible rencontre, en révolution, du régime républicain et de l’exercice des libertés démocratiques dont rêvent encore les Indulgents comme Camille Desmoulins… ? Mais il sait bien lui-même que ce rêve de Révolution victorieuse et paisible » n’est pas de saison et c’est lui qui écrit en pluviôse an II dans le Vieux Cordelier cette strophe sublime qui fait songer à Goethe mis en musique par Schubert La devise des Républiques ce sont les vents qui soufflent sur les flots de la mer, dans cette légende Tollunt sed attollunt ils les agitent mais ils les élèvent. Autrement je ne vois dans la République que le calme plat du despotisme et la surface unie des eaux croupissantes d’un marais. ».Je voudrais arrêter là ma réflexion sur la façon dont, dans la décennie 1789-99 la République s’est ancrée » dans la Révolution, pour ce compagnonnage biséculaire dont nous avons hérité. Mais je sais bien que je ne suis pas quitte. Je me heurte à deux obstacles majeurs avant de reprendre la route. La Révolution en l’an II, est-ce bien la République? La République en l’an III est-ce encore la Révolution ?La Révolution de l’an II ? celle du Comité de Salut public, de Robespierre et ses amis, de la Terreur, de la Sans culotterie au pouvoir puis tenue en main voire réprimée, n’est pas un héritage facile à porter pour un républicain modéré, pour une bourgeoisie du XIXe siècle, voire du XXe intronisée par la Révolution française mais tentée de répudier ses origines et de distinguer une bonne Révolution des débuts et la mauvaise, celle du dérapage » et de l’intrusion momentanée des classes populaires avec ses leaders collectifs jacobins ou cordeliers ou individuels, agents de la dérive totalitaire » qui ferait de la Révolution française la matrice des expériences funestes du XXe second obstacle, résumé sous le titre la République de l’an III est-ce encore la Révolution ? » est présenté par les défenseurs au contraire d’une certaine image de la Révolution. J’en prendrai pour illustration la passe d’armes entre Alphonse Aulard [historien de la Révolution française, 1849-1928 et son irascible élève Albert Mathiez historien et fondateur de la Société des études robespierristes 1874-1932] un instituteur avait écrit au grand maître de la Sorbonne [Aulard] pour lui dire la difficulté de présenter à ses élèves la République du Directoire, concentré de toutes les turpitudes du temps présent, soit les communistes, les royalistes, le militarisme et la corruption ». Aulard l’avait rassuré dans sa chronique journalistique ne croyez pas la légende brumairienne qui a diabolisé le directoire, il représente bien à sa façon la République… À quoi son élève Mathiez répondit par un article vengeur Nous ne sommes pas obligés de travestir la vérité en présentant comme une République véritable le régime de Barras, de Reubell, de Hainguerlot d’Ouvrard, le régime de la Banqueroute des deux tiers, du coup d’état annuel et des guerres de pillage perpétuel… Le Quotidien prête à rire quand il insère des consultations historiques de ce calibre. » Nous serons aujourd'hui plus proches de la lecture d’Aulard que de Mathiez ; mais cette référence à un débat historiographique d’hier rappelle que la Révolution nous a légué plusieurs modèles de République. Pas question de nier les fautes ou les tares du Directoire, mais pour les pères de la Constitution de l’an III, l’objectif est bien de défendre une certaine idée de la République Soyez tous réunis pour la République, soyez tous réunis contre l’anarchie » Boissy-d’Anglas, 1795. C’est la République de la bourgeoisie qui aspire à terminer sa Révolution, fût-ce en lui donnant un maître Il me faut un roi parce que je suis propriétaire. »Mais où, désormais, sont passés les révolutionnaires ? On les désigne comme anarchistes », un amalgame où se retrouvent ceux qui se présentent comme fermes républicains » et que nous appelons néo jacobins, malmenés par le pouvoir qui sait parfois recourir à leurs services pour contenir la pression de la Contre-révolution royaliste. Les masses populaires ont été renvoyées en l’an III dans leurs faubourgs, les conspirateurs clandestins de la conjuration des Égaux se rallient à la République. Babeuf au début indifférent et même hostile à cette forme de gouvernement à laquelle il préfère le terme d’association en attendant le Grand Sabbat se rallie dans ses derniers écrits à une République absolument démocratique ».De quelle République sommes-nous les héritiers ? Celle de Brissot, de Condorcet, de Saint-Just, ou celle de Sieyès, de Boissy d’Anglas, de Barras… ? Albert Soboul [historien de la Révolution française 1914-1982, ndlr.] n’est pas tendre pour une première République tiraillée entre ses contradictions, l’idéal d’une République démocratique et sociale d’un côté et celui d’une République des propriétaires de l’autre. Mais assumant ses propres contradictions, il s’incline devant le mythe de l’indivisible » et l’image toujours exaltante de la vraie » République, celle de l’an elle que nous allons retrouver comme un idéal perdu, appauvri souvent à des thèmes comme celui du bonheur commun, ou de la Constitution de 1793 et son projet démocratique, dans la clandestinité de la période impériale et de ses lendemains. Qui sont désormais les révolutionnaires ? Ils sont passés dans la clandestinité, comme ils ont essaimé dans l’Europe des Républiques sœurs, notamment en Italie, ou comme Miranda dans les foyers qui s’allument en Amérique latine. On les retrouve dans les sociétés secrètes, fomentant des conspirations. Buonarotti dans ses errances à travers l’Europe est l’exemple type du porteur d’un message qu’il transmettra en 1828 à son retour à Paris en sortant de l’oubli le récit de la conspiration de Babeuf, dite des Égaux. Entre-temps, toute une partie de la classe politique ralliée en Brumaire, recyclée dans l’appareil d’État napoléonien, avait fait son deuil de l’idéal républicain, certains avec la bonne conscience de servir sous d’autres formes et un autre maître l’idéal de leur jeunesse, d’autres avec un cynisme plus marqué, dont Fouché est une incarnation traversée du désert de l’idée républicaine prend fin, spectaculairement, dans l’année 1830 quand sur les barricades on voit réapparaître le drapeau tricolore, porté par la Liberté au sein nu, guidant une foule juvénile qui redécouvre la Révolution. Tout cela nous le savons, mais aussi le retour à l’ordre marqué par l’escamotage historique opéré sur le balcon de l’Hôtel de Ville de Paris par un vieux cheval de retour, aujourd'hui admiré encore de beaucoup, qui s’appelle Lafayette et qui, sous les plis trompeurs du drapeau tricolore, contribue à instaurer sur le trône, avec Louis Philippe, la meilleure des républiques » [la Monarchie de Juillet 1830-1848]…Le temps de vicissitudes ? Mémoires révolutionnaires, clandestinités et nouvelles expériences républicaines 1799-1871Notre démarche dès lors soit s’infléchir pour répondre à la question posée qui sont les révolutionnaires et surtout que font-ils de la mémoire de la première République, souvenir encore proche mais entré dans l’histoire ? Quels exemples y puisent-ils, quelles critiques voire quelles rancunes nourrissent-ils envers elle ? Dans les années 1840, elle est mieux connue, son histoire labourée par les maîtres de l’historiographie romantique, Thiers, Mignet, Lamartine, Michelet avant tout, mais aussi par toute une petite littérature qui réveille la mémoire encore vive dans Paris et dans les villes comme dans les campagnes qui n’ont pas toutes oublié que la Révolution fut aussi vécue comme une fête. Ceci dit, il faut en convenir avec Raymond Huard, il n’y a encore au village que bien peu de républicains avérés, de ceux qui comme la vieille Riquelle, autrefois déesse Raison en son village de Maillane attendent le retour du temps des pommes rouges ». C’est à Paris et dans les villes comme Lyon éveillé, brassé, que se fomentent les complots, que ressurgissent les barricades en 1841, 44 et plus tard encore. Les révolutionnaires engagés ou non dans les organisations clandestines comme Aide-toi le ciel t’aidera », puis les Saisons, qui forment le noyau du néo jacobinisme ont d’autres sollicitations que celles qu’ils puisent dans la légende républicaine de l’an II dans une société en mutation, ils sont ouverts aux voies ouvertes par les penseurs socialistes, saint-simoniens, fouriéristes, communistes », à la Cabet, point toujours révolutionnaires, mais déjà s’esquisse au temps où la question sociale s’impose de plus en plus, une autre forme d’engagement dans ces sociétés pour lesquelles Marx et Engels préparent un manifeste qui fera date [Le manifeste du Parti communiste 1848].Dans cette histoire, 1848 assume en France une place considérable et singulière. S’il n’y a jamais eu peut-être autant de têtes couronnées new-look que dans cette Europe du mitan du XIXe siècle, l’originalité, qui permet en l’occurrence d’utiliser à bon escient le terme rebattu d’ exception française » est bien celle de cette seconde République que la Révolution de Février installe comme une revanche ou un retour à l’héritage de la première, la grande. Quatre ans seulement de vie avant sa mise à mort, est-ce suffisant pour partager le regard dépréciatif de plus d’un, à droite certes mais aussi à gauche sur cette réédition manquée Marx n’est pas le moins cruel, témoin impitoyable, qui nous a laissé, avec son analyse à vif des luttes de classes, puis du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte, la célèbre formule qui se réfère aux révolutionnaires de 93 drapant leur révolution en oripeaux de Romains » pour dénoncer, dans une histoire qui bégaie, les quarante-huitards qui se déguisent en héros de la Grande Révolution ? Il importe de rappeler l’importance de cette expérience dans la culture républicaine le choc du suffrage universel masculin pour la première fois massivement exercé, le constat amer pour les révolutionnaires que la France des campagnes dans la majorité des régions vote conservateur et pour l’ordre…, l’âpreté des luttes de classes qui dès le mois de juin 1848 affrontent à Paris les travailleurs à la bourgeoisie, l’émergence de la question sociale comme on dit, la difficulté enfin d’organiser la République, autour d’une constitution qui pour éviter les erreurs de l’an III et le césarisme de l’an VIII va révéler sa faiblesse face au retour du péril. On appréciera pourtant l’importance du pas franchi un véritable parti républicain voit le jour les démoc-soc, tandis qu’un réseau d’organisations républicaines, officielles ou clandestines, se structure dans toute une partie du pays, notamment dans le Sud-Ouest, ce qui explique que le coup d’État anti-républicain du prince-président, le 2 décembre 1851, se soit heurté à une résistance populaire localement massive, nécessitant le recours à l’armée pour opérer la répression sanglante et les déportations. On comprend que dans les lendemains amers du coup d’État, au-delà des invectives nobles de Victor Hugo, dans la clandestinité puis la semi-tolérance des années du règne de Napoléon III, les républicains d’hier aient adopté une ligne de légalisme qui n’est contestée que par quelques-uns qui comme Blanqui, l’enfermé », restent fidèles à la solution insurrectionnelle et cette période de l’Empire, ce n’est point un paradoxe, se présente comme celle d’un réexamen à la lumière de l’expérience de l’héritage de la Grande Révolution française. Les recherches se multiplient. Surtout, Edgard Quinet, en 1865, sème le trouble dans le camp républicain, en redistribuant les cartes, opposant à la continuité d’un héritage qui conduit à l’absolutisme monarchique, à l’oppression religieuse, au jacobinisme, à la Terreur et à la dictature impériale une autre filiation qui mène de la Réforme aux Lumières, aux Girondins, à la liberté de pensée. Monarchistes, bonapartistes, robes­pierristes et radicaux en prennent pour leur grade, à droite et à gauche. Mais un républicanisme libéral y trouvera son compte par la événements de l’année terrible », bouleversent ce paysage, avec l’explosion de la Commune de Paris, le 18 mars 1871 et sa brève existence de trois mois, suivie d’une répression terrible. On rencontre parmi les cadres de ces dernières grandes journées révolutionnaires parisiennes des néo-jacobins, des blanquistes imprégnés du souvenir de la Grande Révolution, des membres de la Seconde Internationale, des anarchistes enfin, comme Courbet, qui rejettent le pesant héritage jacobin. Au lendemain de la Commune de 1871, après le massacre et la répression massive qui en viennent à bout, les révolutionnaires » sur lesquels on nous presse de nous interroger vont se reprendre, en se tournant vers les organisations socialistes où l’influence de Marx s’impose désormais, en Angleterre, en Allemagne surtout, mais aussi en France, quoique sur fond d’un héritage plus complexe. Au fil de leur cheminement propre et sur fond d’un appel à la transformation révolutionnaire de la société, un courant blanquiste, puis guesdite radical s’oppose à une tendance plus ouverte aux compromis réformistes et aux contacts avec le républicanisme reconstitué qu’incarne le parti radical, puis radical-socialiste. Les fondements de ce dernier ont été posés par Gambetta, les leaders en seront Jules Ferry ou Jules Grevy ce sont eux qui vont, à partir de 1875, imposer progressivement leur hégémonie dans la conduite de la Troisième et République 1871-1934 De l’idée républicaine au socialisme l’itinéraire est loin d’être linéaire et le passage n’a rien d’automatique » R. Huard. Les socialistes assurément républicains n’attachent pas à la forme du régime en elle-même une vertu émancipatrice ». Sous l’emprise du capitalisme la République est aussi oppressive que la monarchie et le suffrage universel, comme le rappelle l’élection de Louis-Napoléon en décembre 1848, peut être une mystification. La tentation est grande de récuser les modèles transmis par la Révolution bourgeoise » de 1789. Contre cette lecture qui est celle de Guesde et de son courant qui ne se penchent pas moins cependant sur l’histoire révolutionnaire, Jaurès dont l’ascendant s’affirme dans le parti en cours de formation a défini dans son Histoire Socialiste de la Révolution Française l’attitude d’équilibre à laquelle s’efforcent de parvenir les socialistes français Politique de démocratie et politique de classe, voilà deux termes nullement contradictoires entre lesquels se meut la force prolétarienne et que l’histoire confondra un jour dans l’unité de la démocratie sociale ». La Révolution finale est et restera longuement l’objectif, quitte à se muer chez Jaurès en aboutissement de réformes… révolutionnaires. C’est ainsi que les socialistes français toléreront en 1899 l’entrée de Millerand dans le ministère de défense républicaine de Waldeck Rousseau et soutiendront le bloc des gauches de défense républicaine entre 1899 et 1904. Compromission payante, si l’on considère qu’ils y ont gagné à la cause de la République sociale une partie de l’électorat populaire, aux dépens des radicaux, et assuré à la veille de la guerre une représentation de 107 élus à la chambre. Peut-on alors aller jusqu’à parler d’une intégration des socialistes à la République bourgeoise », fût-elle incomplète – R. Huard du fait d’une culture politique en partie commune » et d’une frontière assez floue pour permettre des recouvrements et des contagions, sur le plan des pratiques démocratiques de terrain ?Au lendemain de la Première Guerre mondiale, au sein d’une gauche où nombre de meurtris hésitent, tentés par l’idéalisme wilsonien, les vrais révolutionnaires que nous suivons ont trouvé leur repère, la révolution bolchevique qui va bouleverser la référence républicaine pour tout le siècle » R. Martelli. La réflexion des militants et des penseurs qui vont au Congrès de Tours rejoindre le parti communiste procède de la relecture qu’impose l’expérience soviétique de la voie plébéienne » promue naguère par Blanqui et ses émules, abandonnée par la Seconde Internationale, une sorte de néojacobinisme trouve dans le bolchevisme un exemple à suivre, dans la république des soviets la mise en œuvre de mesures terroristes, légitimés par la situation. Le jeu des analogies, chez les historiens français Mathiez, Labrousse et même initialement Aulard se plaît à reconnaître les étapes connues d’un nouveau 93 Jean Bruhat [historien du mouvement ouvrier. 1905-1983] écrira plus tard que par-dessus les carmagnoles des sans-culottes apparaissaient en surimpression les blousons de cuir des combattants du palais d’hiver… ». Aulard lui-même un bref temps admet la nécessité d’une dictature, d’une centralisation jacobine, alors que d’autres espèrent la mise en place d’une démocratie directe, comme en malgré de fortes réticences, la révolution russe est associée dans la conscience commune au marxisme, dont elle semble être, dans la personnalité de ses leaders comme Lénine, une mise en application. Une grande lueur à l’Est » serait-ce le relais de ce qu’ont pu être les Lumières aux origines de la Révolution française, que le marxisme-léninisme, guide de la révolution des masses ?À côté du PCF, guidé par l’exemple soviétique, on ne saurait oublier les révolutionnaires d’hier les socialistes demeurés à la SFIO après 1920, qui conservent dans l’énoncé de leur programme l’objectif officiel de la conquête révolutionnaire du pouvoir ou de son exercice » en position de force. Un héritage jaurésien, qui se combine avec les réflexes de la concentration PCF un engagement patriotique au service de la République, du Front Populaire à nos joursL’offensive contre la République qui s’est déployée à partir des années 1920 et surtout 1930 est la conjonction de plusieurs facteurs bien connus les retombées directes de la Première Guerre mondiale sur la foule des désemparés, des anciens combattants aigris, leur instrumentalisation par les réseaux de l’ancienne droite cléricale régénérée, le spectacle de l’immobilisme et de la corruption qui alimente l’antiparlementarisme, la crise enfin qui, à partir de la fin des années 1920 affecte les masses populaires. Les ligues et les mouvements d’extrême droite coordonnent ces remous. Elles ne sont pas sans modèles à l’étranger, avec l’implantation du régime fasciste dans l’Italie mussolinienne, puis en Allemagne l’irrésistible ascension d’Hitler et du nazisme dans les années 1930. C’est face à la montée de ces périls, au lendemain du 6 février 1934, jour où le parlement assiégé a vu se briser à ses portes l’offensive de la subversion menaçante des ennemis de la République que s’est opéré un des tournants majeurs dans l’histoire contemporaine de la République française. L’initiative en est venue du parti communiste ce qui peut surprendre en ces années 1930 où il peine sous la pression des directives de l’Internationale communiste qui impose la ligne classe contre classe Il n’y a pas de différence entre la démocratie bourgeoise et le fascisme. Ce sont deux formes de la dictature du capital. Entre la peste et le choléra on ne choisit pas » a déclaré Maurice Thorez après le 6 février. Et cependant c’est lui qui a eu le mérite, face à l’urgence, de faire adopter par son parti la ligne unitaire qui aboutit au pacte d’unité d’action socialiste-communiste le 27 juillet 1934, suivi du mot d’ordre du Front populaire en octobre. Malgré les réticences de certains radicaux, la dynamique est enclenchée qui conduit aux impressionnants meetings unitaires, Blum, Thorez et Daladier en juin 1935 à la Mutualité, ou lors du défilé du 14 juillet de la Marseillaise et de l’Internationale, du drapeau rouge et du tricolore on a beaucoup commenté cette prise de position historique, notant que dans le discours communiste d’avant-guerre c’est la référence à la nation qui l’emporte sur la République. Un patriotisme républicain ouvrier s’inscrit dans la configuration élargie d’un rassemblement populaire réunissant autour des trois partis une vaste constellation associative. Elle ne résistera pas, dans les années suivantes, aux chocs qui ont désuni le front des républicains fissure face à la guerre d’Espagne, traumatisme entraîné par le pacte germano-soviétique en 1939 et la marginalisation puis l’exclusion du parti communiste, alors même que ses partenaires d’hier manifestent dans la commémoration pour bonne part manquée du cent cinquantenaire de la Révolution, leur horreur de la guerre civile et des manifestations à poings levés et drapeaux rouges ». Socialistes et radicaux abandonnent au parti communiste le souvenir de Valmy, des volontaires de 1792, la défense de la République et surtout de la du régime de Vichy le 10 juillet 1940, sous la conduite du maréchal Pétain a ouvert la première et à ce jour unique suspension du régime républicain en France pour quatre ans. L’expérience tragique de la Résistance a démontré l’efficacité du modèle d’un engagement patriotique au service de la nation et de la République, dans laquelle les communistes ont pris une part importante aux côtés des autres patriotes, autour d’une mystique de la Révolution dont le souvenir est omniprésent. Le problème des lendemains a été évoqué à la fin de 1943 quand le réseau Combat évoque une Révolution socialiste ». Mais l’indécision subsiste dans le programme du CNR qui se contente d’en appeler au rétablissement de la démocratie par le rétablissement du suffrage Thorez au retour de l’URSS a fait prévaloir une ligne légaliste en écartant l’idée d’un Octobre français ». Ce ne fut pas sans avoir à briser l’opposition d’une partie des cadres de la révolution intérieure comme Charles Tillon ou André Marty qui avaient tenté d’organiser autour des institutions résistantes des foyers de prise de pouvoir parallèle dans le Limousin, ou le Midi. Le légalisme du PCF, à l’origine le plus fort parti issu de la Résistance, malgré l’âpreté de ses combats dans les batailles de l’après-guerre sur les textes constitutionnels comme sur la politique sociale, ne suffit pas à lui éviter une érosion liée à son isolement au temps de la guerre froide comme aux mutations de la société d’après-guerre, alors que les rythmes de la vie politique nationale retrouvaient les tares de l’avant-guerre malgré les tentatives de réforme de la gauche non communiste dont celle de Mendès-France fut la plus poussée dans le sens d’un rationalisme de l’État. Lorsque les chocs répétés des guerres de décolonisation ont conduit en 1958 à la crise qui a entraîné la chute de la quatrième République et le retour au pouvoir du général de Gaulle, la dénonciation de l’évolution vers le présidentialisme a été âprement dénoncée à chaque étape par le parti communiste, alors que la gauche non communiste s’enfonce dans l’acceptation présidentialiste » O. Duhamel sous la Ve République. Au lendemain d’une pseudo-révolution de 1968 qui n’est pas la leur et à laquelle ils adhèrent plus ou moins sans en prendre le contrôle, les révolutionnaires voient la droite s’emparer sans vergogne des sigles républicains. La victoire socialiste de 1981 et l’épisode mitterrandien ont plutôt renforcé que freiné la consolidation d’un pouvoir présidentiel qui, par la suite – qu’on me pardonne le raccourci –, a paradé sans retenue jusqu’au sarkozysme d’ mon essai sur l’héritage et la mémoire, j’avais pu être tenté de ranger la République au rayon de ces héritages banalisés dont Maurice Agulhon a si bien traité, si familiers qu’on ne les remarque plus Liberté – Egalité – Fraternité. La République fait partie de notre univers quotidien, de même que les Anglais ont leur reine, et les Espagnols un roi qui vaut bien la République. S’il n’y a plus guère de groupuscules ouvertement antirépublicains, l’adhésion de façade, à la façon du Front National, masquant in fine une hostilité profonde à l’égard de l’idée républicaine, a fait de dangereux progrès, jouant, comme hier, sur l’hostilité à la classe politique. De même la droitisation » de la référence républicaine, depuis le temps où l’UMP gardait un bonnet phrygien comme logo n’est plus guère de mise, même si tous se décernent volontiers un brevet exclusif de républicains évidemment à gauche que l’on trouvera un argumentaire plus fourni, avec la référence à l’héritage historique de la Grande Révolution et à ses valeurs. Mais, les sondages du bicentenaire l’ont montré, les média le démontrent quotidiennement, en même temps que la mémoire historique se perd à l’école ou ailleurs, la télévision comme les publications se nourrissent de l’évocation complaisante des grandes familles, princières ou non, la mode Marie-Antoinette sous toutes ses postures a relayé les apologies de Danton contre Robespierre. Banalités que tout cela. Mais au fond des choses, si l’on se reporte à la façon même dont le bicentenaire a été conçu et négocié, si je puis dire, entre la droite et la gauche, sur le consensus d’une commémoration limitée à 1989 dans sa durée, focalisée sur les droits de l’homme en évitant les débats et les événements qui fâchent, on prend conscience que la question de la République a été éludée, étant sous-entendu peut-être que François Mitterrand en était le garant. C’est dans les initiatives d’inspiration communiste ou progressiste que l’héritage dépoussiéré à défaut d’être renouvelé s’est le mieux rencontré. Mais Robespierre et ses amis souffrent toujours du même préjugé garde un souvenir personnel très vif de la manière dont le bicentenaire de la République, après que les bougies de 1789 eurent été éteintes, a été ou plutôt n’a pas été célébré, en 1992, en l’absence du président, déjà très malade. Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, j’étais seul au podium pour accueillir le premier ministre Pierre Bérégovoy à mon entrée un garde avait demandé Qu’est-ce qu’il vient faire celui-là ? » je venais délivrer mon message préparé. Le premier ministre, sombre et préoccupé, m’a demandé alors Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »... On écoute la Marseillaise. Elle fut chantée au fond de l’amphithéâtre par le chœur de l’armée. Sans emphase orchestrale, ces voix masculines avaient une forte gravité. Puis nous nous sommes séparés en silence.*Michel Vovelle est historien. Il est professeur émérite à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il a dirigé l’Institut d’histoire de la Révolution française de 1981 à Revue du projet, n° 30-31, octobre-novembre 2013

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